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Connaissez-vous le « kissi penny » ?
Connu aussi sous le nom de « guinzé », c'est une ancienne unité monétaire se présentant sous la forme d’une tige de fer, vraisemblablement apparue dans les dernières années du XIXe siècle (vers 1880).
Fabriquée sous sa forme spécifique, elle a circulé parmi les peuples de Sierra Léone, du Libéria, et de Guinée. Le Kissi penny avait une valeur de 2 cents de franc entre 1900 et 1920 et c'était l'unique moyen de paiement de ces régions. Grâce au commerce maritime cette curiosité archaïque s’est répandue largement le long des côtes d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale.
Les Kissi penny étaient façonnés sous forme d’une longue tige torsadée (voir photo), avec un « T » à une extrémité (appelée oreille) et une partie aplatie, semblable à la lame d'une houe, à l'autre extrémité (appelée « pied »). Leur longueur variait de 15 à 40 centimètres (difficile à loger dans un porte-monnaie).
Sa fragilité évidente lui conférait une valeur spirituelle ; lorsqu'un Kissi Penny était brisé, il était considéré comme sans valeur jusqu'à ce qu'un sorcier le répare à l'occasion d'une cérémonie spécifique. Il fallait payer le sorcier pour la faire réparer, afin de réparer aussi l'âme de l'objet. Cette caractéristique fait qu'on l'appelle encore aujourd’hui « la monnaie avec une âme »
Au XIXe siècle, en Guinée, un Kissi Penny équivalait à environ un kilogramme de riz. Avec deux unités on pouvait acheter un régime de bananes ou une vingtaine d'oranges. Au XXe siècle il en fallait 2000 pour une vache, 4000 pour une épouse, tandis qu'un esclave coûtait 6000 Kissi Pennys.

« La monnaie avec une âme » curieuse forme de monnaie primitive, a été recueillie largement par les marchands d’art européens et il n’est pas rare de la retrouver dans nos musées. Les numismates, un peu rêveurs, se sont laissés tenter, mais ils sont bien embarrassés quand il s’agit de la loger dans un médaillé.

Bonne collection !