Impératrice Marie d'Autriche (1528-1603) – Lettre autographe signée – Retour en Espagne et entrée au Couvent - 1582
Impératrice Marie d'Autriche (1528-1603), reine de Germanie, de Bohême (1562) et de Hongrie (1563) et archiduchesse d'Autriche. Impératrice du Saint-Empire avec son époux, l’empereur Maximilien II en 1564. Fille de l’empereur Charles Quint, sa fille aînée épousera Philippe II, roi d'Espagne, et sa seconde fille deviendra reine de France.
A la mort de son époux Maximilien II en 1576, l'impératrice Marie décida de retourner en Espagne, malgré l’avis contraire de son fils et nouvel empereur Rodolphe. Sa fille Marguerite l’accompagna dans ce voyage. L’intention de Marie était d’entrer au couvent de Las Descalzas Reales à Madrid - fondé par sa soeur Jeanne d’Autriche (1535-1573). À son arrivée à Madrid le 6 mars 1582, les 2 femmes se rendirent au couvent mais durent partir très peu de temps après au Portugal pour y rencontrer le roi d’Espagne Philippe II, qui y effectuait sa première visite entant que souverain de ce royaume. Le Roi avait invité sa sœur Marie et sa nièce Marguerite à Lisbonne parce qu'il voulait épouser l'une des filles de l'Impératrice - ou Elizabeth, qui avait vingt-huit ans et vivait dans un couvent, ou Marguerite, qui avait alors environ quinze ans et avait apparemment déjà l'intention de devenir nonne. Marguerite fut encouragée à épouser Philippe II - son devoir en tant que membre de la maison d'Autriche. L'impératrice, cependant, ne semblait pas en faveur d’une telle union, et, à leur retour à Madrid en 1583, mère et fille entrèrent au monastère des Descalzas, où l’impératrice mourut en 1603.
Rare lettre autographe signée “Maria”, Anguita, 16 février [1582], 1 page in fol., adresse avec petit cachet de cire rouge aux armes, en espagnol. Lettre adressée à “Quebenhiler” – Juan Quebenhiler (Hans Khevenhuller en allemand) était l’ambassadeur impérial en Espagne au XVIe.
Lettre dans laquelle l’impératrice Marie d’Autriche affirme à son correspondant vouloir se retirer dans le monastère de Descalzas Reales*, fondé par sa soeur Jeanne d’Autriche, Princesse du Portugal et régente d’Espagne (“…y Dios muchas gracias a Dios que hiré al monasterio de mi her[ma]na…”). Elle lui donne également des indications concernant son itinéraire pour se rendre à Madrid, où elle arrivera finalement le 6 mars (“…en Alcala a donde espero llegar el miercoles, Dios queriendo…”, “…de alli tomare mi camino para San Lorenzo**…” et déclare vouloir se déplacer en s’arrêtantle moins possible. Son retour en Espagne était en effet suivie très consciencieusement par l’ambassadeur, qui la rencontra à plusieurs reprises jusqu’à son arrivée à Madrid (précisément décrit dans les mémoires et récits autobiographiques de Khevenhuller).
Enfin, l’impératrice demande à son correspondant que soit réuni de l’or, de l’argent et l’ambre “…buscar…de oro y plata y ambar o de qualquier.. que se allaren procuréis juntarlos y hazer que yo los pueda ver en Alcala…”).
* Le monastère de Nuestra Señora de la Visitación, à Madrid, connu sous le nom de Descalzas Reales, est un monastère de religieuses fondé en 1559 par Jeanne d’Autriche, sœur du roi d’Espagne Philippe II et de l’impératrice Marie d’Autriche.
** San Lorenzo el Real de El Escorial, monastère et site royal. Ancienne résidence du roi d'Espagne, cœur de l'Empire espagnol sous Philippe II.
Bon état de conservation – Transcription quasi complète jointe