L'Écho, créé en 1943 pendant l'Occupation, a une histoire riche, parsemée d'embûches et de nombreuses épreuves.
Publication clandestine et résistante
Le 22 septembre 1943, le résistant Alphonse Denis fait paraître une « feuille de chou », VALMY ! (avec un point d'exclamation), qui allait devenir L'Écho du Centre. Simple recto-verso, format discret feuille de bureau pour pouvoir être diffusé clandestinement, le premier numéro, tiré à 8 000 exemplaires, est un appel direct à la résistance de masse.
La Gestapo et la police vichyste ne parviennent pas à trouver l'imprimerie qui a pu réaliser ce travail. En effet, pour imprimer le journal, les caractères typographiques avaient été collectés dans différents ateliers et remis ensuite en place, avec la complicité des ouvriers du livre.
Le numéro 2 double son tirage, 16 000 exemplaires, et est diffusé dans toute la circonscription, la « Région 5 » de la zone dite libre, réunissant le Limousin, l'Indre et la Dordogne ; un territoire qui demeure, par la suite, la zone de diffusion de L'Écho.
Au moment du débarquement allié, le 6 juin 1944, la combativité en Limousin, Périgord et Berry est grande jusqu'à la libération de la région, fin août. VALMY !, dans sa lutte finale, tient son rôle ; lorsque l'étau maquisard du colonel Guingouin commence à se refermer sur la garnison allemande de Limoges, le journal a publié dix-neuf numéros.
Le mercredi 25 octobre 1944, le journal peut paraître au grand jour et devient L'Écho du Centre, quotidien d'information du Front national. Le nom de VALMY ! figure encore, en grisé, sous le titre principal.
Multiples difficultés
La période transitoire que représente la fin de la guerre dure près d'un an. En France, beaucoup de publications issues de la Résistance et de la clandestinité disparaissent très vite, faute de moyens et d'un lectorat suffisant. À Limoges, pour durer, L'Écho du Centre et La Marseillaise décident de fusionner. L'affaire se conclut le 13 juillet 1946. Le nom VALMY ! disparaît du titre.
Mais, rapidement, la paix dissout l'unanimisme né de la Résistance. S'ajoutant à cela le contexte international de conflit entre les alliés d'hier, États-Unis contre URSS, L'Écho du Centre subit cette rupture de l'intérieur. Né de la fusion d'une publication de sensibilité communiste - VALMY ! - et d'une publication de sensibilité gaulliste - La Marseillaise -, il voit peu à peu sa rédaction se diviser et le journal devient alors le strict porte-parole du parti communiste.
Dans la dureté des années de guerre froide, tous les journaux sont en quelque sorte engagés, personne ne faisant dans la nuance. À Limoges, Le Populaire publie les diatribes anticommunistes de Jean Le Bail — le feuilleton Limousin terre d'épouvante, pour accabler le résistant Georges Guingouin (qui venait d'être exclu du Parti communiste) ; et le sénateur socialiste Georges Lamousse écrit des manifestes pour l'Algérie française qui cachent à peine sa « compréhension » pour les terroristes de l'OAS. L'Écho n'évite ni les excès ni les ridicules.
Comme nous pouvons le constater c'est un étrange paradoxe d'avoir mis en presse en même temps un journal couplé (attaché) en totale divergence d'idées--------> logiquement ce journal double a été oublié d'être coupé (séparé) et emporté par l'ouvrier imprimeur en cachette du patron ----- pour pouvoir l'exiber plus tard comme preuve que l'argent n'a pas d'odeur.