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DICTIONNAIRE DU FRANÇAIS RÉGIONAL DE LORRAINE DE JEAN LANHER ET ALAIN LITAIZE AUX EDITIONS BONNETON 1991
ENVOI DES AUTEURS
DESCRIPTION:
Le Dictionnaire du français régional de Lorraine que nous présentons ici s'adresse à un public français et lorrain. II est entendu, dès l'abord, qu'il ne saurait être question pour nous de ne pas admettre qu'un Lorrain pourrait ne pas être de France. Cet ouvrage est le fruit d'une enquête de terrain, longue à ce jour d'une trentaine d'années et d'une fréquentation quotidienne des femmes et des hommes de Lorraine (dont nous sommes) avec lesquels nous nous sentons en parfaite communauté. Leur langue, même si nous avons réussi à en déceler le -côté particulier, par référence à la norme, est aussi la nôtre. Pourquoi le cacher, nos origines sont la raison pour laquelle, nous aussi, inconsciemment, utilisons des tours, des mots, que les bons dictionnaires ignorent ou classent avec la mention « Régionalisme ». Les termes et expressions consignés ici sont toujours utilisés, peu ou prou, par tel ou tel, selon les circonstances, les besoins et les lieux. Ce que l'on trouvera dans ces pages est bien le reflet exact de ce qui se « cause », en cette fin de XXe siècle sur tout le territoire de la Lorraine romane, mais pas partout en même temps.
Peut-on risquer une définition de ce que l'on dénomme français régional ? La chose n'est pas aisée. Mais d'abord ce qu'il n’ est pas. Une certitude : ce n'est pas du patois. Les patois sont autant d'expressions particulières à la plus petite communauté de base. Le français régional, où son utilisateur voit du français, permet une intercompréhension que n'autorisent pas les patois. Le français régional, une langue parlée et comprise à l'intérieur d'une aire qui peut atteindre les dimensions d'un «petit pays» (voir carte), reste bien un certain français, perçu comme tel en tout cas, et utilisé généralement de manière inconsciente. Dites donc à un Lorrain, quel que soit son âge et son milieu socio-professionnel, à, l'époque des confitures « aux mirabelles », que le mot « verrine » n'est pas français, il tombera des nues. Aux caisses d'un supermarché, vous entendez tous les jours, en 1991, les clients réclamer « une paire de cornets » pour y ranger tout ce que contient leur chariot.
Gaston Tuaillon ne dit pas autre chose quand il écrit : « un régionalisme linguistique est un écart de langage (phonétique, grammatical ou lexical) qui oppose une partie de l'espace français au reste du domaine et plus précisément à la fraction du domaine linguistique dont fait partie la capitale du pays, car l'aire linguistique qui comprend Paris est de toute façon qualitativement majoritaire. » Reste qu'il n'est pas facile « de décider si ces écarts de langage s'inscrivent dans une aire géographique limitée ou si, appartenant à un niveau de langue particulier, familier, populaire, argotique, rural, ils se retrouvent, peu ou prou, dans toutes les régions de France, de Belgique et de Suisse et même du Québec, ou du moins dans un assez grand nombre d'autres régions linguistiquement françaises. » (1).
Le français régional de Lorraine, c'est d'abord un ensemble de traits phonétiques et de mélodies pertinents qui « accrochent » d'emblée l'étranger au pays : nasales (allongement et incomplètes), déplacement de l'accent tonique : les gens de Là-gney et de Maxé-ville, en font la brillante démonstration. On ajoutera - mais il faut que nous nous limitions - la diphtongaison du son (é) français, à la finale notamment : « Bonjour mosseur curèille ». Le lexique, qui constitue à lui seul la quasi totalité du corps de l'ouvrage, est riche d'un héritage du patois, presque toujours francisé, de néologismes divers et d'emprunts aux langues voisines : « Allez donc au schloff, les enfants, vous êtes fatigués. » Autant de preuves que le français régional parlé en Lorraine est vivant, bien vivant, qu'il est capable de créer les tours et les formules dont il a besoin, démontrant ainsi qu'à l'instar du français commun, il est capable de s'adapter à son siècle.
« Le français-là » de Lorraine, sans complexe étale en chaque circonstance sa richesse et son expressivité. Il s'agit non d'une langue intellectuelle, mais bien d'un outil concret, où le détail « charnel » l'emporte sur la motivation conceptuelle. 'Tout ne se trouve pas dans notre Dictionnaire. Nous avons évité les termes techniques, notamment ceux de l'agriculture, lombes en désuétude. Le contexte historique qui produit les choses et les objets ayant changé, change immédiatement le vocabulaire qui les désignait. Fidèles à notre visée qui est de donner un reflet exact de ce qui se pratique actuellement en Lorraine romane dans le domaine des parlers, nous avons délibérément refusé de prendre en compte quantité de termes que nous connaissons, certes, et dont des lexiques récents font état.
A l'écoute de nos contemporains, de ceux de la Gaume comme de ceux de la Montagne, du pays de Neufchâteau mitant que de ceux de la région des Etangs, sans oublier les Nancéiens, les Messins, les Verdunois et les Mussipontains, nous avons voulu faire de ce modeste ouvrage un témoignage. Témoignage de l'esprit, d'abord. Les habitudes langagières sont trop importantes pour qu'on ne les envisage pas avec tout le sérieux nécessaire. Témoignage du cœur ensuite. Il nous plait, à travers ces quelque 800 mots, de regarder vivre « nos gens ", de les contempler tels qu'ils sont en eux-mêmes, sérieux toujours, souvent enjoués, malicieux assurément. Les hommes et les femmes qui sont ce que notre terroir a produit de mieux. Merci à eux de nous avoir donné la matière de ce travail.
Jean LANHER, Alain LITAIZE
AUTEURS:
Jean Lanher, né le 21 octobre 1924 à Montmédy, et mort le 4 janvier 20181, est un linguiste français, spécialiste de dialectologie, professeur émérite de l'université Nancy-II.
Il est membre de l'Académie de Stanislas.
Jean Lanher est également président de l'Association des amis d'Avioth (restauration de la basilique) et de l'orgue de la citadelle de Montmédy (construction d'un orgue neuf).
Alain Litaize est né à Paris en 1941.
Après quelques années passées dans l’enseignement, il entre au CNRS en 1971 où il terminera sa carrière en qualité d’Ingénieur de Recherches. Fruit de son travail avec le professeur Jean Lanher, ils publieront ensemble l’Atlas Linguistique et ethnographique de la Lorraine romane (ALLR) CNRS Editions, 4 vol. 1978-1984 puis Le parler de Lorraine.
Il continue à enrichir une très grosse base de données portant sur les marques régionales du parler de Lorraine. Son domaine d'enquête est principalement basé dans le sud de Lorraine et notamment la partie montagneuse des Vosges.
NOTICE:
Titre: Dictionnaire du français régional de Lorraine
Auteurs: Jean Lanher et Alain Litaize
Edition: Bonneton 1991
Nombre de pages: 159 p.
Format: Cartonné, 12 x 18,5 x 1,5 cm
Etat: Ce livre est en bon état. Couverture légèrement marquée.
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