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Région Alsace - Service de l'Inventaire du Patrimoine
culturel
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HISTORIQUE
STEHELEIN ET
SHOENAUER
SOURCES
CRESAT
Stehelin, Martinot et Galland et la FAMT �
Bitschwiller-l�s-Thann
Une entreprise familiale.
Henri Stehelin acheta comme Biens Nationaux, Ie 24 ao�t
1795, les anciennes possessions de son p�re, parmi
lesquelles le haut-fourneau de Bitschwiller.
Vers 1814 il prit son propre neveu, Johann Heinrich Huber comme
employ�, et comptait 280 salari�s qui travaillaient
pour lui sur le site de Bitschwiller.
Vers 1820, il s'associa avec lui, et fonda une
soci�t� en nom collectif, sous la raison sociale
Stehelin et Huber. En 1828, Charles Stehelin les rejoignit en tant
qu'associ� et prit la direction de la fonderie. Henri
Stehelin en restait cependant le dirigeant effectif. Ensemble, ils
transform�rent les forges de Bitschwiller en ateliers de
constructions m�caniques, cessant l'activit� du
haut-fourneau en 1837; la raison sociale resta la m�me,
Soci�t� Stehelin et Huber.
En 1837, son autre cousin Edouard, le fr�re de Charles,
int�gra la soci�t�. Henri Huber ne
poss�dait alors plus de capitaux dans l'entreprise mais ne
se retira qu'en 1842. La soci�t� changea ensuite deux
fois de raison sociale, en 1837 tout d'abord, pour devenir Charles
et Edouard Stehelin, puis en 1843, pour Stehelin et Cie.
D�s 1830, ils se lanc�rent dans la fabrication de
machines � vapeur fixes, de chaudi�res � deux
ou trois bouilleurs, de roues � aubes, et d'autres
pi�ces de chaudronnerie lourde. Dans les m�mes temps,
ils entam�rent la construction de locomotives, qu'ils furent
les premiers � r�aliser en Alsace. Ils
recrut�rent David Lloyd, ing�nieur m�canicien
anglais, pour leurs productions de mat�riel ferroviaire, qui
s'installa � Bitschwiller de 1829 � 1839. C'est en
1838 qu'ils livr�rent leur premi�re locomotive pour
la ligne Paris Saint-Germain.
La Soci�t� Stehelin et Huber livra des locomotives
aux nouvelles lignes de chemin de fer fran�aises: Paris-
Saint-Germain (1838), Paris- Versailles (rive droite) (1838),
Mulhouse -Thann (1839), Strasbourg- Saint-Louis, puis B�le
(1839-1843), Paris- Orl�ans (1840), Paris- Versailles (rive
gauche) (1842), et du mat�riel ferroviaire �
plusieurs compagnies �trang�res (italienne,
allemande, belge, sud-am�ricaine, etc.) Nous avons
relev� deux faits marquants pour cette entreprise
lorsqu'elle d�buta cette activit� : le 25 octobre
1838, Charles Stehelin eut I'honneur de conduire sur une de ses
locomotives le duc d'Orl�ans de Paris � Saint-Cloud,
et la soci�t� obtint une m�daille d'or
� l'Exposition de Paris de 1839.
En 1843, ils abandonn�rent la construction de locomotives
mais continu�rent celle de mat�riel � usage
ferroviaire (roue, essieux dont ils prirent plusieurs brevets et
des machines servant � les fabriquer � une grande
�chelle). Cet abandon est d� au fait qu'ils furent
d�pass�s par le progr�s technique et qu'ils ne
disposaient toujours pas d'un raccordement � la voie
ferr�e qui se terminait � Thann, distante de trois
kilom�tres. En outre, l'entreprise ressentit fortement la
crise industrielle de 1843, ce qui obligea ses dirigeants �
chercher de nouveaux capitaux aupr�s de leurs cousins
Schoenauer de B�Ie. Cette injection de fonds dans la
soci�t� permit d'investir dans une nouvelle
soci�t� de fabrication m�canique de feutres
industriels, situ�e dans les locaux de Bitschwiller
lou�s pour la circonstance: la soci�t�
Stehelin et Cie.
En 1845, les deux
branches d'activit�s se s�parent, d'une part la
fabrique de feutres sous la raison sociale Stehelin et Schoenauer,
et de l'autre la soci�t� en commandite par actions
Stehelin et Cie.
En 1848, ils livr�rent deux chaudi�res � la
marine royale � vapeur, ils avaient obtenu ce contrat par
une adjudication de 1839, apr�s que le ministre de la Marine
de l'�poque, l'amiral Duperr�, a fait un rapport
tr�s �logieux au sujet de leurs ateliers.
C'est en 1853 que les Ateliers entreprirent la construction du
mat�riel textile qui devait leur valoir une
r�putation mondiale (machines pour l'industrie textile, pour
la filature et le tissage, en plus de la petite et grosse
chaudronnerie et les turbines).
En1862, les actionnaires demand�rent �
r�cup�rer leurs fonds ce qui obligea Edouard Stehelin
� cr�er une nouvelle soci�t� en nom
collectif avec son fils Edouard, sous la raison sociale Stehelin et
Cie. Cette entreprise se d�veloppa consid�rablement
en fabriquant, outre ses productions traditionnelles (moteurs,
chaudi�res, transmissions, chaudronnerie lourde, tenders,
roues et essieux pour wagons, etc.), des machines pour des tissages
de laine et de coton, puis des machines de filatures et de
pr�paration aux tissages. En 1870, la soci�t�
re�ut une commande de ba�onnettes pour l'Arm�e
Fran�aise.
Au moment de l'annexion de l'Alsace � l'Empire allemand,
les Stehelin se retir�rent � B�le o�
ils n'avaient jamais cess� leurs activit�s
commerciales, et laiss�rent la g�rance �
Martinot et Peters.
Les successeurs de la famille Stehelin sur le site de Bitschwiller.
En 1872, Stehelin et Cie devient la soci�t� par
actions les Ateliers de construction de Bitschwiller (A.C.B.), ce
changement de statut fut motiv� par la nouvelle situation
politique de I'Alsace. Les g�rants furent Charles
Martinot-Peters et Victor Peters. De 1885 � 1894, Charles
Martinot resta seul g�rant, et mit en application �
grande �chelle le syst�me � Compound �
aux machines � vapeur de grande force avec transmission de
la force par c�bles, et obtint une m�daille d'or
� l'Exposition Universelle de 1889. En 1894, il s'associa
son gendre Aim� Galland et en 1897 avec son fils Paul
Martinot. En 1900, la raison sociale changea au profit des Ateliers
de construction Martinot et Galland, soci�t� par
actions, sans doute suite � la cession par Edouard Stehelin
de ses actions � la famille Martinot.
En 1914, � la demande de la D�fense Nationale, et
afin de donner du travail � leurs ouvriers, les Ateliers qui
n'�taient qu'� 4 kilom�tres du front
(Vieil-Armand) entreprirent la fabrication de munitions.
Malgr� les violents bombardements qu'ils subirent, ils
r�sist�rent jusqu'� l'armistice, ce qui leur
valut la citation suivante � Pendant toute la dur�e
des hostilit�s, ont constamment travaill� avec Ie
plus grand courage sous le feu de l'ennemi �. Apr�s
l'armistice, ils se sp�cialis�rent
compl�tement dans le mat�riel textile.
A.C.B. est successivement achet� puis absorb� par
la soci�t� Schlumberger de Guebwiller en 1919, et par
les Fonderies et Ateliers M�caniques de la Thur en 1934
(F.A.M.T.) qui ferm�rent en 1983. Une partie de l'entreprise
est reprise par les Etablissements Lebranchu et fils,
sp�cialis�s dans l'usinage et I'emboutissage de
pi�ces m�caniques.
Aujourd'hui le site englobe plusieurs entreprises aux
activit�s diverses.
Entreprise(s) concernée(s) :
Etablissement(s) concerné(s) :
Mot(s)-clé(s) :
Bitschwiller-l�s-Thann, construction m�canique,
industrie ferroviaire, machines � vapeur, locomotives
Informations concernant cette fiche :
- Fiche Historique n° 19, créée par BOURGEOIS David et
BOUCHE Aline, le 2007-01-11.
- Modifications :
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