ANNEE 1800
Le 21 Messidor An VIII correspond au 10 Juillet 1800
FORMAT 17.5 CM X 22.5 CM
A ETE PLIEE
SIGNATURE ET MENTION MANUSCRITE AU DOS
IMPRESSON XVIII° SIECLE / VOIR SCAN DU VERSO
DOCUMENT EN BONNE CONDITION ET TRES FRAIS
RARE ENTETE FACTURE
rue Honoré vis-à-vis celles des Bons Enfans
Le Citoyen CELLIER
MARCHAND DE COULEURS
pour Mr Claveau rue Montmartre
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VOIR HISTORIQUE SUR MARCHANDS DE COULEURS PARIS
HISTORIQUE
SOURCES
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1Si l’on devait faire son arbre généalogique commercial, le marchand de couleurs se situerait sans doute entre l’épicier (corporation dont il est issu) et le marchand d’art (groupe auquel il a, en partie, donné naissance) – une parentèle d’autant plus étonnante que, d’un point de vue historiographique, le premier a une réputation exécrable [1][1]Dans l’imaginaire collectif du xix siècle en particulier,… [Gresle, 1972], et le second est couvert d’éloges [Baetens, 2015]. Population aussi hétérogène que méconnue, les marchands de couleurs sont surtout, pendant au moins un siècle et demi, au centre de l’espace de production artistique. Ce commerce est urbain par essence, mais pas uniquement parisien : on vend couleurs et « articles de peinture » dès qu’il y a, en un lieu, assez de peintres pour assurer à ce marchand une clientèle stable. Pourtant, rares sont les marchands de couleurs à n’avoir que des artistes pour clients. Depuis le milieu du xviiisiècle, lorsque cette catégorie de commerce émerge à Paris, jusqu’au tournant du xxsiècle, quand les fournitures pour artistes font peu à peu l’objet d’une fabrication industrialisée, les marchands de couleurs sont au carrefour de plusieurs types de clientèles. De plus, parce qu’ils relèvent traditionnellement à la fois de l’artisanat (en ce qu’ils fabriquent ce qu’ils vendent [2][2]Ceci signifie, en effet, non seulement que les couleurs et…) et du commerce (en ce qu’ils tiennent boutique et proposent aussi à la vente des objets fabriqués par d’autres), les marchands de couleurs relèvent pleinement de cette catégorie trouble de la « boutique indécise » qui fut décrite par les juristes du xviiisiècle [Garçon, 2000].
2Au flou de leur activité (et donc de leurs devoirs et prérogatives) s’ajoute en outre une porosité très forte des frontières qui les séparent des autres commerces liés aux beaux‑arts (encadreurs, restaurateurs, papetiers, marchands de tableaux, etc.) Or cette porosité, associée parfois à un nom reconnu (on dirait aujourd’hui une « marque »), à un certain emplacement dans la ville et à des stratégies commerciales spécifiques, est à l’origine de combinaisons de pratiques et de clientèles chaque fois originales qui font l’identité de chacune de ces boutiques. Les marchands de couleurs au xixsiècle relèvent ainsi d’une économie réputationnelle proche de celle de l’artisanat d’art aujourd’hui [Jourdain, 2010] et des commerces qu’on pourrait dire « spécialisés », pour les opposer aux commerces « de quartier » où l’on se rend moins selon une logique élective que par commodité. C’est dans cette perspective que l’on reviendra brièvement sur l’histoire de ces commerçants et de leurs relations avec les artistes ; on se penchera ensuite sur les différents profils des marchands de couleurs en rapportant les services et produits que ces derniers proposent à l’évolution de leur emplacement dans la ville, autant à Paris que dans une ville de province (Tours), au cours du xixsiècle, afin de montrer en quoi la mobilité urbaine des marchands de couleurs est significative des mutations générales de ce commerce sur le long terme.
Sources et méthodes
Il existe malheureusement peu de sources rendant compte du parcours ou du quotidien des marchands de couleurs au xixsiècle, des relations qu’ils ont pu entretenir avec leur clientèle, de la réalité de la division du travail au sein des boutiques ou des ateliers, de la configuration des espaces dévolus à la fabrication, au stockage ou à la vente, des revenus générés, etc. On peut toutefois recourir à d’autres sources, forcément partielles (sinon partiales), pour renseigner certains de ces points : archives de tribunaux de commerce ou de l’administration des beaux‑arts, archives notariales, biographies et correspondances d’artistes, sans oublier le corpus des traces matérielles de l’activité des marchands de couleurs que sont – parfois – les tableaux eux‑mêmes [Labreuche, 2011].
Il convient, par ailleurs, de délimiter la population concernée – une étape d’autant plus nécessaire que la catégorie commerçante étudiée est floue. Dans ce but, le recours aux annuaires, dont l’usage se répand au cours du xixsiècle, s’impose a priori. Il existe, dès la fin du xviiisiècle, une rubrique « Marchands de couleurs » dans l’Almanach Bottin pour Paris ; cette rubrique existe également dans l’Annuaire d’Indre‑et‑Loire à partir de 1837, lorsque les commerçants de Tours commencent à être listés [3]. Il est difficile, toutefois, de répondre à la question de la représentativité de ces annuaires, dans la mesure où on ignore encore, en grande partie, comment et selon quelles logiques ils ont été constitués [ Maupeou et Saint‑Raymond, 2013 : 64]. Le soin que prennent certains commerçants à se mettre en avant, soit par des encarts (plus visibles qu’une simple mention dans une liste) soit par l’altération de leur nom pour apparaître en haut des listes [4], indique que ces derniers avaient conscience de l’importance non seulement d’y figurer, mais encore d’y figurer en bonne place. Pourtant, certains commerçants, dont l’existence est avérée par d’autres sources, n’apparaissent pas dans les rubriques attendues, tels Chabod, marchand de couleurs de la rue de Buci et fournisseur des ateliers de peinture de l’École des Beaux‑Arts, qui n’apparaît pourtant entre 1867 et 1900 que dans la rubrique « Toiles à peindre » [Labreuche, 2015].
Ces biais introduits dans la délimitation de la population des marchands de couleurs par le seul recours à l’annuaire à Paris brouillent les pistes et condamnent à l’approximation. En effet, à la fin du xixsiècle, le Bottin recense plus de 700 marchands de couleurs [voir le relevé effectué par Roth‑Meyer 2004 : 113‑115], mais sur ce nombre, coexistent en réalité des types de commerce variés, allant des commerçants effectivement spécialisés dans les beaux‑arts aux droguistes‑quincaillers les plus « généralistes ».
Face à ce problème, Pascal Labreuche a mené un travail considérable de tri et de recoupement de sources archivistiques et matérielles (marques sur les châssis ou les toiles, notamment) : son Guide historique des fournisseurs de matériel pour artistes à Paris 1790‑1960 s’impose ainsi comme une source incontournable pour l’identification des marchands de couleurs parisiens ayant travaillé pour des artistes au xixsiècle [Labreuche, 2015] [5]. C’est donc sur ce relevé de type prosopographique que s’est appuyée cette étude pour présenter un cadre quantitatif.
Cet article, enfin, est basé sur une étude de l’évolution, au cours du siècle, des emplacements des marchands de couleurs identifiés grâce au Guide Labreuche pour Paris et à l’annuaire d’Indre‑et‑Loire pour Tours, et il se fonde sur l’analyse de différentes cartes envisagées comme des « photographies » de la répartition des marchands de couleurs dans l’espace urbain à différentes périodes, séparées par 40 ans chaque fois : les années 1800, 1840 et 1880 pour Paris ; les années 1837 et 1877 pour Tours [6].
Nota : les cartes sur lesquelles se fonde cet article sont visibles en ligne : parentheseenchantee.sofia.fr
VOIR AUSSI
Almanach général du département de Paris pour l'année 1791, etc
https://books.google.fr › books
1791
Jean—Ântoine-Gaspard Forestier , chi— rurgien , rue Saint—Honoré = vis—à-vis le cloître. Laui.r Cellier , marchand de couleurs ,' rue Saint—Honoré près celle ...
VOIR AUSSI
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01812801/document
ET AUSSI
https://www.labreuche-fournisseurs-artistes-paris.fr/fournisseur/rey