- Dos: simple
- Circulé: oui
- Année: 1901
- Editeur : E.H. à Paris
- Bon état
Enghien-les-Bains est
une commune du département du Val-d'Oise, dans la région Île-de-France, en France. Elle se situe à onze kilomètres au nord
de Paris. Commune créée en 1850, unique station thermale d'Île-de-France,
avec son lac et son casino, le premier de France
en chiffre d'affaires et le seul à
moins de cent kilomètres de la capitale, cette ville au caractère
résidentiel et commercial affirmé occupe une place à part dans la banlieue nord de
Paris. Sous
le Second Empire, la ville est célèbre pour ses fêtes fastueuses,
prenant le plus souvent le lac pour cadre. Chaque dimanche, un
concert est donné ainsi qu'un bal dans le parc des thermes, chaque
mercredi voit se dérouler une soirée dansante. La bourgeoisie
parisienne séduite par le cadre et l'accessibilité de la station
grâce au chemin de fer fait à cette époque édifier de superbes
demeures essentiellement sur les rives du lac. Les hommes
politiques, industriels, artistes résident en saison à Enghien.
L'installation de la princesse Mathilde, cousine de Napoléon III,
dans la commune voisine de Saint-Gratien fit encore croître l'engouement pour la
ville thermale. Elle y reçoit en effet les plus brillants auteurs
de cette époque. Le chemin de fer de la compagnie du Nord Paris-frontière
belge dessert la commune depuis le 11
juillet 1846 à raison d'un train à la demi-heure. De cent
trains quotidiens avant le début du xxe siècle,
on passe à 152 trains en 1909, transportant
trois millions de voyageurs annuels, et 200 trains
en1913. Enghien fut
également reliée à partir de 1863 à la gare
Saint-Lazare à raison d'un
train par heure. L’horaire Chaix de 1902 comporte 22 trains circulaires
de Paris-Nord à Paris-Saint-Lazare et vice-versa, service qui fut
définitivement suspendu en 1915.
Un tramway relie la gare d'Enghien à Montmorency le 28
octobre 1897 et Saint-Gratien en 1901. Il dessert les trois communes à raison d'un tram
toutes les vingt minutes de six heures du matin à vingt-deux heures
vingt. La ligne, fortement déficitaire est mise sous séquestre
dès 1905. En 1866, la ville est également reliée
à Montmorency par un chemin de fer privé d'intérêt local,
le « Refoulons ». Ce dernier disparaît
en 1954. Une autre ligne de tramway, l'Enghien-Trinité entre l'Église de la
Trinité à Paris et
la Gare d'Enghien, via Épinay-sur-Seine, Saint-Denis, Carrefour Pleyel, Mairie de Saint-Ouen et Place de Clichy voit le jour le 19 avril 1908 après des travaux d'adaptation (passage à
l'écartement des voies de1,435 m).
Elle transporta 8 754 000 voyageurs
en 1909 avant de finalement disparaître dans
l'indifférence générale en 1935, à la suite des nombreux désagréments apportés
aux habitants, remplacée par un service d'autobus jugé plus moderne et plus
fiable. Enghien s'agrandit
de quarante et un hectares de superficie jusqu'au hameau d'Ormesson
par une loi du 20 janvier 1864. Cette extension
fut la dernière de la commune, celles envisagées plus tard n'ayant
jamais connu de suite. Le 18 juillet 1865, les eaux
d'Enghien sont reconnues par décret d'utilité
publique. En 1870 et 1871,
les Prussiens occupent la région. En 1875, Hippolyte Auguste Jean de
Villemessant, fondateur
du Figaro devient actionnaire de la société des eaux
de la ville et parvient à faire autoriser en 1877 une salle
de jeux : mais seuls les petits chevaux sont acceptés avec une
mise réduite. L'hippodrome est inauguré en juin1879.
En 1891, un théâtre
d'hiver est édifié, la saison se prolonge toute l'année.
En 1886, cinq hectares
de vignes produisent encore deux cent cinquante-cinq hectolitres de
vin. En 1901, est édifié un
nouveau casino en forme de navire. La loi de 1907 autorise
les jeux d'argent dans les stations thermales et balnéaires, un
nouveau bâtiment bien plus vaste et encore visible de nos jours est
alors construit et devient le premier véritable casino d'Enghien. À
cette époque, le casino offre un billet retour en train
vers Paris en
première classe à ses clients ruinés par leur visite. Le succès
d'Enghien-les-Bains fut à l'origine du désir d’autres
communes de bénéficier également de cette notoriété et de ses
retombées économiques. Ainsi, dès 1878, Livry-Gargan,
à l'est de Paris, voulut
concurrencer Enghien en exploitant la source de l’actuel lac
de Sévigné. Le maire de Livry de l'époque fit construire une
station thermale appelée « Sévigné-les-eaux » mais les
thermes n’eurent pas le succès escompté.
En 1912, le Conseil
municipal de Livry-Gargan sollicita la reconnaissance de la commune
comme « station hydrominérale ». Mais par décret,
du 17 novembre 1912,
l’Académie nationale de
médecine et le Conseil
d’hygiène refusèrent, et la proposition fut rejetée par
le Conseil
d’État et le
Gouvernement. Selon la rumeur, cette décision fut en fait
influencée par les dirigeants politiques d’Enghien-les-Bains
soucieux d'éviter cette concurrence.En juillet 1904, un garde-corps
métallique de deux cent soixante-trois mètres de long remplace
l'ancienne barrière en bois de la chaussée du lac qui menaçait de
s'effondrer. En 1911, cette barrière
est à son tour remplacée par l'actuelle jetée-promenade avec
balustrade en fer forgé de neuf mètres de large, en encorbellement
sur le lac. En 1912, les techniques
nouvelles trouvent leur place dans les festivités de la
ville : une projection cinématographique est organisée et
un aérostat portant le nom de « La Ville
d'Enghien » est lancé. Le lac sert alors de cadre à de
nombreuses fêtes et compétitions : des régates, des concours
de bateaux fleuris s'y déroulent régulièrement. Malheureusement,
en 1914,
la Première Guerre
mondiale met brutalement fin
à la Belle Époque.
Le casino ferme ses portes et devient un hôpital militaire ainsi
que la salle des fêtes municipale. Seuls les concerts donnés le
dimanche au kiosque sont permis, toute autre réjouissance est alors
proscrite.